« J'écris l'histoire des
sentiments. Non pas l'histoire de la guerre ou de l'Etat, mais l'histoire d'hommes ordinaires menant une vie ordinaire,
précipitées par leur époque dans les profondeurs épiques d'un évènement colossal. »
Svetlana Alexievitch, La guerre n'a pas un visage de femme.

Extrait du spectacle:

Il pleuvait sans discontinuer… On courait dans la boue, on tombait dans cette boue. Des blessés, des tués. On avait tellement peu envie de mourir dans ces marécages ! Un marécage noir. Allons, comment une jeune fille
aurait- elle put se coucher là ?... Et une autre fois, dans la forêt d'Orcha, j'ai vu des buissons merisiers. Et des perces neiges bleus… tout une clairière couleur de ciel… Le bonheur de mourir au milieu de fleurs pareilles ! Être étendue là… J'étais encore une dinde, je n'avais que 17 ans… C'est ainsi que j'imaginais la mort…
Je pensais que mourir c'était comme s'envoler quelque part. Mais pour cela j'avais besoin de beauté… De quelque chose d'un bleu profond… ou de bleu ciel…
Lioubov Ivanovna Osmolovskaïa,simple soldat, éclaireuse.